Le Marketing-­Mix à la Marocaine : Analyse et Critique

« Au moment où les techniques du « Marketing » envahissent toutes les entreprises mondiales dont celles marocaines, dans le but de maîtriser et de connaître ses clients, satisfaire les besoins de ce dernier, et aussi augmenter le plus possible leur marge de bénéfice en étudiant bien le produit avant son Lancement sur le marché ; mais ce qui nous importe ici, c’est notre pays le Maroc, ses clients, ses Consommateurs, et ses entreprises… »

D’abord rappelons que le « Marketing » et notamment le « Marketing­Mix » est une Technique reposant sur ce qu’on appelle les 4 P : le Produit, le Prix, la Place, et la Promotion. Sur ces quatre ’’P’’ s’appuie l’étude Marketing, visant comme je l’ai déjà cité le but de satisfaire au maximum les besoins de la clientèle, anticiper le degré de réputation et le chiffre d’affaire des ventes d’un tel produit, comment est-il vu et comment sera-t-il perçu aux yeux de ses consommateurs, fixer des prix couvrant les coûts de fabrication et d’approvisionnement liés au produit et aussi à avoir un prix final concurrentiel compatible le mieux avec le pouvoir d’achat de la cible visée de clientèle, choisir la politique de communication la plus efficiente…

Au Maroc, le Marketing est devenu aussi primordial pour toute entreprise, mais généralement, il se fait à la « marocaine », et c’est tout à fait normal, car ce type de technique mercatique, même s’elle garde les concepts universels de base sur lesquels elle se fonde (les 4P), et vue que la Culture diffère d’un pays à un autre, et se reflète à travers les traditions, la religion, et bien d’autres composantes, le Marketing n’échappe point à la règle. Une observation de l’environnement nous mènera à tirer les aspects suivants des « 4 P » du Marketing marocain :

* Le Produit : le produit marocain est bien sur diversifié, entre produit local et produit importé ou de contrebande, mais en ce qui concerne le produit marocain on relève les traits suivants :
- 1. Notre produit est de qualité inférieure au produit étranger
- 2. Les conditions de fabrication ne sont pas toujours conformes aux normes sanitaires
- 3. La tricherie au niveau des dates d’expiration
- 4. Absence ou mauvaise personnalisation des produits conformément aux attentes et désirs, ainsi qu’aux capacités financières du client.

* Le Prix : caractérisé par :
- 1. les prix du produit marocain ne sont pas souvent bien étudiés, et sont généralement supérieurs à ceux du produit étranger (ce qui tue le produit local et encourage les consommateurs dont le pouvoir d’achat est moyen à faible à acquérir le bien importé)
- 2. les prix sont conçus pour couvrir essentiellement les coûts de mise au point du produit, sans se soucier du coût final par lequel il arrivera au consommateur final
- 3. les prix sont fonction de la marge de bénéfice récoltée (et qui doit être atteinte le plus vite possible) et non pas de la qualité.

* La Place : Ici, on désigne par la place essentiellement la Distribution, le lieu où le produit sera stocké, entreposé, livré, et exposé, et là on note les 3 points suivants :
- 1. non utilisation parfaite du géo­marketing (c à d la distribution des stocks et leur gestion en quantité et en prix selon les zones géographiques, et selon la dispersion des cibles des ménages visés, après étude primaire et minutieuse du marché)
- 2. les circuits de distribution et les canaux de circulation (de l’usine ou de l’entreprise, au grossiste, au détaillant, puis au consommateur par exemple) du produit sont souvent très longs, ce qui gonfle en fin de compte les prix finaux
- 3. la distribution n’as pas toujours lieu dans des parfaites conditions notamment pour les produit de premier besoin : par exemple : les produits laitiers, pain, beurre, viande…etc.)

* La Promotion : On désigne par cet ingrédient final du Marketing­Mix l’ensemble des techniques d’information et d’encouragement à la consommation d’un tel produit d’une telle marque, en lubrifiant son image, et en le mettant au top des autres produits concurrents, et ce à travers les différents médias : TV, radio, magazines, journaux, Internet, slogans publicitaires, affiches… mais la plupart de ces messages souffrent des symptômes (ou virus) suivants :
- 1. un abus d’utilisation infâme de la femme devenue outil principal de commercialisation des produits (ceci est aussi un phénomène mondial dont on commence à en parler dernièrement même au Maroc)
- 2. Des messages de pub médiocres et de bas niveau en terme des idées, mots, et situations, prétendant (les agences publicitaires) s’adresser à un public dont la plupart est non instruite et que ces messages de bas niveau sont les plus convenables au niveau général des récepteurs, à celui de leur compréhension et d’assimilation !? (Ex. pub de Maxis et celle de Danone Yawmy)
- 3. nos jeux, concours et tombolas sont devenus en majorité, si on ne dit pas en totalité, monnaie courante de passage de mensonges, à propos de promesses de gain attirantes mais toujours non tenues ; une manière parmi d’autres qui vise à se moquer indirectement, et inconsciemment parfois, du niveau mental et des rêves des modestes familles qui comptent plusieurs désirs dans leur vie, contrairement aux jeux et tombolas des pays du golf (Arabie saoudite, émirats unies, et d’autres pays).

­ Donc, notre Marketing-mix souffre de si gros problèmes, et fait témoin de nombreuses incompatibilités et défaillances, car il est bâti depuis la racine, sur le but lucratif à 100% (bien sûr toutes les entreprises du monde ont un but lucratif) mais chez nous, comme dans d’autres coins du monde, on ne se soucie point de la santé, ni des exigences, ni des attentes, ni de la capacité d’achat du consommateur ; on ne joue que sur la marge de bénéfice ; du reste on s’en fou ! On fait régner la règle générale : « tout le monde est stupide, tout le monde est con », on fait circuler n’importe quoi, n’importe comment, pour n’importe qui ! Autrement dit, l’argent compte pour ces derniers plus que les moeurs, les promesses, l’image, et le devenir du consommateur local, ni encore point de l’environnement…

Source: JDM magazine.

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